Yvon Lemieux

Né en 1949, Yvon Lemieux peint depuis l’âge de 17 ans, mais il ne s’adonne à la peinture à temps plein que depuis six ans. Il a fondé sa propre école de peinture en 1988, et lorsqu’il n’enseigne pas l’huile et l’acrylique, il erre dans les rues de la basse ville, vêtu de « guenilles propres » comme il aime à le dire, à la conquête de son prochain sujet. « Je ne suis pas un peintre naturaliste. Je suis un peintre de la ville, et dans mon cas, de la basse ville, précise l’artiste. Et le plus difficile pour moi, aujourd’hui, n’est pas de peindre, c’est de trouver de nouveaux défis, des sujets insolites, la scène qu’on n’a pas encore traitée et qui sort vraiment du déjà vu » ajoute-t-il

Exécutés à l’huile, ses tableaux touchent l’observateur et le font sourire. Car qu’on le veuille ou non, qui n’a jamais esquissé un sourire à la vue d’une corde à linge lourdement chargée d’un éventail de chaussettes multicolores, cent fois rapiécées, de draps aseptisés plus blancs que blanc, et des dessous…somme toute assez révélateurs. Et que dire de ces enfants qu’on imagine dociles ou en train de s’interpeller de tous les noms en courant gaiement dans les ruelles de quartier à la recherche du prochain plan diabolique. Les thèmes qu’exploite Yvon Lemieux sont heureux et nostalgiques à la fois.

Depuis 1975, plusieurs ont eu l’occasion de voir ses tableaux lors de nombreux symposiums et expositions auxquels l’artiste participe dans la belle région de Québec. En prime, il s’hésite pas à raconter aux visiteurs la petite histoire derrière le tableau.

À cette étape de sa carrière, le peintre songe à explorer soit le marché américain ou européen, « …juste par curiosité, dit-il, pour savoir comment on accueillerait mes thèmes de quartier – mes cordes à linge, par exemple ». Puis, il ajoute, avec un brin de rêve dans la voix : « J’aimerais finir mes jours dans une grange réaménagée. Elle serait située à Château-Richer, une vaste zone champêtre de la région de Québec. Je ferais du deuxième étage un immense atelier et du premier, notre maison. » C’est un projet au long cours, car monsieur Lemieux a encore devant lui plusieurs années avant de penser à la fin de ses jours. De belles années à scruter les aspects sens dessus dessous de son quartier, à l’ombre sous son chapeau, et à les peindre avidement sur son chevalet.

Extrait du Magazin’Art, Été 1999 – Lise Goulet

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